Boite à outils

2021 Un programme global en faveur de la gestion différenciée

Fin d’année 2020, le Parc et les intercommunalités ont adressé aux communes une enquête portant sur la gestion des espaces verts afin de dresser un état des lieux des pratiques actuelles et des besoins communaux. 117 communes (sur 175 d’un territoire élargi aux intercommunalité à l’ORQUE*) ont répondu, permettant de créer un plan d’actions adapté à leurs attentes. *ORQUE : Opération de reconquête de la qualité de l’eau

En conformité avec la Loi Labbé puis la Loi sur la transition énergétique qui interdisent l’usage de produits phytosanitaires sur les espaces ouverts au public, la plupart des communes ont adopté des pratiques de gestion différenciée.
 En effet, selon l’enquête, 80% ont recours à des fleurissements alternatifs (plantes vivaces, plantes couvre-sol), plus de 60% favorisent l’utilisation d’eau de pluie pour les arrosages et ont aménagé des espaces refuges pour la biodiversité.
Tout n’est pas simple pour autant. 73% font face aux problématiques de plantes invasives et plus de 65% déclarent avoir des besoins de formation, notamment pour tailler ou élaguer arbres et haies, gérer les espèces envahissantes (animales ou végétales), entretenir les espaces en graviers ou schistes notamment dans les cimetières et les terrains sportifs, mettre en œuvre un éco-pâturage et plus généralement faire face aux changements climatiques (sècheresse, gestion de l’eau).

Nouveau Plan d’actions
Ainsi, sont programmés en 2021 par le Parc et ses partenaires plusieurs types d’accompagnement à l’intention des agents techniques et des élus
•    des journées de formation, définies avec le Centre national de la fonction publique territoriale
•    des visites de terrain pour permettre les échanges sur les expériences réussies,
•    un guide d’aide à la décision pour choisir du matériel alternatif au désherbage chimique
•    un accompagnement dans la demande de financement auprès de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, via la Charte d’entretien des espaces publics, et la réalisation de plan de gestion.
•     le suivi de communes intéressées par la pratique de l’éco-pâturage.

D’ores et déjà, 5 communes du Parc (Bouvignies,Crespin, Râches, Vred et Bellaing) devraient bénéficier du dispositif « Fixons le Carbone » (retardé en raison du Covid).
Ce programme complet coordonné avec l’association Chico Mendès conjugue dans chaque commune sensibilisation (avec des animations autour de l’exposition « Pour une poignée de degrés » et des animations sur le terrain pour comprendre l’incidence des changements climatiques sur la ressource en eau), ainsi qu’une participation active à la plantation d’environ 150 arbres et arbustes encadrée notamment par les écogardes du Parc.


50% des dépenses prises en charge
Un quart des communes ayant répondu à l’enquête ont signé la Charte d’entretien des espaces publics initiée par l’Agence de l’eau Artois-Picardie. L’adhésion à cette charte, récemment modifiée, permet pourtant un accompagnement financier important puisque 50% des dépenses peuvent être prises en charge par l’agence : études et définition d’un plan de gestion (plafond 5 000 €), acquisition
de matériel (plafond 10 000 €), actions de formation et/ou animations spécifiques sur les phytosanitaires non agricoles (plafond 500 € par jour de conseil, 3 500 € par jour de formation), communication (plafond 20 000 € par projet et par an).

Téléchargez ici l'enquête

Face à Face avec Aurore Dlugon
Chargée de mission Développement rural  /a.dlugon@pnr-scarpe-escaut.fr
C’est quoi la gestion différenciée ?
La gestion différenciée vise à gérer les espaces verts en fonction de leurs usages et de leurs intérêts
écologiques ou paysagers. Si un stade de foot a besoin d’être tondu à ras, ce n’est pas le cas, par exemple, d’une bordure de route. Cela implique des changements de pratique. Pourquoi planter des annuelles, là où des vivaces feraient l’affaire ? Pourquoi choisir des fleurs exotiques alors que nos variétés locales, adaptées au sol et au climat, exigent moins de soins et nourrissent les insectes d’ici ?
C’est seulement une histoire de gazon et de plantes ?
Non bien sûr. Gérer autrement les espaces verts, c’est aussi préserver nos ressources locales (comme la faune, la flore, l’eau) en bannissant les pesticides, en évitant de gaspiller l’eau potable, etc. Au-delà de notre nécessaire adaptation aux changements climatiques, c’est la biodiversité et notre santé qui sont en jeu. Beaucoup de communes ont déjà changé
leurs pratiques. Grâce à la Charte d’entretien des espaces publics de l’Agence de l’Eau et au programme d’actions que nous mettons en place avec les intercommunalités, elles seront rejointes par d’autres villes volontaires.
Quels sont les points forts du nouveau plan d’actions du Parc et de ses partenaires ?
Notre démarche va permettre aux agents  d’échanger entre eux, de partager leurs problématiques et leurs solutions. Les démonstrations sur le terrain où l’on montre, en situation réelle, comment pratiquer la gestion différenciée sont toujours un succès car elles apportent du concret.
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